Tout savoir sur le calage d’alcool

Si tu cales, tu cales ! C’est un slogan qui a du succès en milieu scolaire et universitaire et qui renvoie à un phénomène bien connu : Le calage d’alcool.
Au début de la compétition, cela part d’un bon naturel.
Mais au fur et à mesure que les boissons alcoolisées sont ingurgitées, les regards deviennent très interrogateurs, face au coma éthylique qui se profile à l’horizon.
Mais cela n’arrive pas qu’aux autres !
Le calage d’alcool a en effet de graves conséquences et peut conduire à la mort.
Les symptômes varient pour la plupart du temps en fonction du taux d’alcoolémie présent dans l’organisme.

En conséquence, la personne exposée à une grande consommation d’alcool peut présenter plusieurs états apparents : Sobriété, légère euphorie, ébriété, ivresse avancée, stupeur, le coma au mieux ou la mort au pire. Ses différents états sont associés au taux d’alcoolémie.
Ils s’accompagnent de certains effets susceptibles de mettre la puce à l’oreille.

D’où l’intérêt de connaitre comment calculer le taux d’alcoolémie pour savoir à quels risques le consommateur s’expose et déterminer les limites à ne pas franchir. Face aux conséquences dommageables du calage d’alcool, il importe par ailleurs, d’adopter des comportements responsables aussi bien à titre préventif qu’à titre curatif.

• Qu’est-ce que le calage d’alcool ?
• Comment calculer le taux d’alcoolémie ?
• Comment prévenir et limiter les conséquences du calage d’alcool ?
• Quels sont les gestes utiles en cas de graves intoxications ?

Zoom sur ce phénomène assez tendance qui gagne de plus en plus d’adolescents et de jeunes.

Le calage d’alcool : Qu’est-ce que c’est ?

Le calage d’alcool est une activité qui consiste à boire la plus grande quantité d’alcool et ceci en un temps record.
Il prend souvent la forme de concours ou de défi que se lance un groupe d’amis.
Le concours peut être organisé par un bar, un organisme, une association.

Il peut être également improvisé par les protagonistes avec une récompense à la clé.
Le calage d’alcool est également désigné sous plusieurs appellations : Binge drinking, Olymbières, Century, Chope d’or, etc.

Autrefois réservé aux milieux universitaires et aux collégiens, le calage d’alcool recrute de plus en plus de jeunes dans les écoles secondaires.
Si les adultes sont durement frappés par les conséquences néfastes du calage d’alcool, il faut reconnaitre que les mineurs le sont plus encore à cause des facteurs de risques.

Le calage d’alcool provoque en effet des intoxications d’une extrême gravité.
Par exemple, le consommateur ou l’adepte du calage d’alcool peut plonger dans le coma éthylique et passer de vie à trépas, dès lors que le taux d’alcoolémie atteint ou dépasse 400 mg d’alcool par 100 ml de sang. 

Les dangers du calage d’alcool 

La consommation excessive d’alcool expose la personne mise en cause à de graves conséquences.
Les effets que l’excès d’alcool induit, varient en fonction du taux d’alcoolémie et provoquent des états apparents variables.
On distingue 6 niveaux de gravité liés au calage d’alcool basés sur trois facteurs : Le taux d’alcoolémie, l’état apparent et les effets :

• De 0 à 50 mg /100 ml de sang

Lorsque le taux d’alcool présent dans le sang est compris entre 0 et 50 mg par 100 ml de sang, le comportement du consommateur est assez normal.
On parle d’un état de sobriété.

En ce qui concerne les effets, il n’y a pas à proprement parler d’influence.
Celle-ci est en effet peu remarquable. Toutefois, il faut signaler une éventuelle baisse de l’anxiété et de certaines inhibitions.

• De 50 à 100 mg/100 ml de sang

Avec un taux d’alcoolémie compris entre 50 et 100 mg par 100 ml de sang, le comportement du consommateur s’apparente à une légère euphorie.
On parle dans ce cas, d’une faible intoxication.

Les effets sont variés. On note cependant :

• Une sensation de bien-être et de satisfaction
• Une tendance à beaucoup parler appelée volubilité
• Quelques troubles de l’alimentation
• La perte de l’inhibition
• Quelques troubles du jugement
• L’atteinte des facultés psychomotrices

• De 100 à 200 mg/100 ml de sang

Lorsque le taux d’alcool présent dans 100 ml de sang varie de 100 à 200 mg, il s’agit dans ce cas d’un état d’ébriété caractérisé par une intoxication moyenne.

Parmi les effets de cette intoxication moyenne, on distingue :

• Une baisse des capacités visuelles
• La difficulté à bien articuler les mots
• Le visage devient pâle ou rouge
• L’apparition de quelques troubles de mémoire
• Les sautes d’humeur
• La baisse des capacités de jugement
• Les mouvements sont mal coordonnés
• La difficulté à s’exprimer ou bien articuler les mots
• La lenteur des réflexes

• De 200 à 300 mg/ 100 ml de sang

Avec un taux d’alcoolémie compris entre 200 et 300 mg par 100 ml de sang, le consommateur est sans nul doute dans une zone à risque.
On parle d’ailleurs dans ce cas d’une ivresse avancée ou d’une grave intoxication.

Un consommateur d’alcool consécutivement à une séance de calage d’alcool qui présente les signes suivants, devrait vous alerter :

• L’apparition des nausées suivies de vomissements
• Le black-out ou la cécité temporelle
• La désorientation
• Les mouvements ne sont pas bien coordonnés
• Difficulté à identifier les couleurs, les formes, les mouvements et les dimensions
• L’incohérence dans les propos
• Le bredouillement
• La dépression des sens caractérisés
• La confusion mentale
• La passivité ou l’apathie
• La somnolence

• De 300 à 400 mg/ 100 ml de sang

Pour un taux d’alcool présent dans le sang de 300 à 400 mg par 100 ml de sang, les risques auxquels le consommateur d’alcool est exposé nécessitent une assistance médicale urgente.
La victime est en effet confrontée à une intoxication très grave.
Elle est à proprement parler dans un état de stupeur.

La gravité de son état est perceptible à travers les différents signes suivants :

• Faible réaction caractérisée face aux différents stimuli
• Les mouvements sont très mal coordonnés
• Le ralentissement des activités mentales
• Une sudation prononcée
• L’incontinence urinaire
• Un sommeil assez profond
• La baisse de température encore appelée hypothermie
• L’abrutissement suivi d’engourdissement
• Le risque d’aspiration des vomissements

• De 400 à 500 mg/100 ml de sang

Lorsque le taux d’alcoolémie est tel qu’il présente 400 à 500 mg par 100 ml de sang, l’assistance médicale est non seulement de mise mais il faudrait appeler immédiatement la police sanitaire.

Le consommateur présentant ce taux d’alcoolémie est en effet dans un coma qui le conduira vers la mort si on n’y prend garde.
Vous reconnaitrez l’urgence de la situation, à travers les effets suivants :

• Le coma
• La mort par arrêt respiratoire
• L’inconscience
• L’anesthésie
• La perte de contrôle sur les muscles du rectum
• L’anesthésie
• La dépression respiratoire
• La perte des réflexes

Comme vous l’auriez compris, les différents symptômes que présentent les consommateurs d’alcool au cours du calage varient en fonction du taux d’alcoolémie.
D’où l’intérêt de pouvoir bien calculer ce taux afin d’adopter les bons réflexes.

Taux d’alcoolémie : Comment le calculer ?

Il est important de pouvoir déterminer soi-même la quantité d’alcool que l’on ingère.
Encore faudrait-il savoir aux primes abords, la concentration d’alcool présente dans la boisson consommée.

En règle générale, les mentions relatives au taux de concentration d’alcool dans une boisson figurent sur celle-ci.
Ce taux est exprimé en degré ou en pourcentage.
Ainsi, pour une boisson alcoolisée qui affiche 5%, cela voudra dire qu’il y a 5 cl d’alcool pur ou d’éthanol dans un litre de cette boisson.

Le calcul du taux d’alcoolémie prend en compte 5 facteurs importants :

• Le taux d’alcool dans la boisson alcoolisée (t)
• La quantité consommée (v)
• La masse de l’individu (m)
• La densité de l’éthanol
• Le coefficient de diffusion

Pour ce qui concerne la densité de l’éthanol, elle est invariable et fixée à 0,80.
Quant au coefficient de diffusion, il est de 0,70 pour les hommes et de 0,6 pour les femmes.

En faisant interagir ces 5 facteurs, on aboutit à la formule suivante :

Soient TCH et TCF les taux de concentration respectivement pour l’homme et pour la femme.

TCH = (V x t x 0,80) / (m x 0,70)

TCF = (V x t x 0,80) / (m x 0,60)

Vous l’auriez constaté après comparaison de ces deux formules, tout ce qui change est le coefficient de diffusion. Le taux d’alcoolémie est par ailleurs calculé en g/l.

Pour mieux avoir le contrôle sur la quantité de boissons alcoolisées à ne pas franchir, il est par ailleurs important que ces boissons soient servies dans des verres standards.
Même s’il faut intégrer d’autres paramètres, généralement un verre standard fait monter de façon approximative, le taux d’alcool dans le sang de 0,20 à 0,25 g/l.

Par ailleurs, dans un verre à bière de 341 ml, le taux d’alcool est de 5%.
Quant au verre à vin de 142 ml, le taux d’alcool standard est de 12%.

En ce qui concerne les spiritueux, un verre de 43 ml contient environ 40% d’alcool.
À cela s’ajoute le fait qu’il y a autant d’alcool dans chacun de ces verres.

Pour ce qui concerne le cidre, il se déguste généralement dans un verre de 142 ml.
Pour déterminer le taux d’alcool équivalent à celui des autres verres, il faudra tenir compte du pourcentage affiché sur la bouteille.
Ce pourcentage varie de 2,5 à 20% d’alcool.

Activité de calage d’alcool : Quel comportement adopter ?

Face à une activité de calage dont vous avez connaissance, l’idéal est de faire en sorte qu’elle ne se tienne pas.
En effet, comme nous l’avons démontré, le calage d’alcool est très dangereux et peut conduire à la mort.
Usez alors de votre énergie pour convaincre les organisateurs, les caleurs ou les participants de renoncer à leur projet.

Le plus simple pour vous serait peut-être de ne pas y participer et de vous tenir à l’écart.
Cependant, cette attitude passive pourrait mettre en danger la vie de certains caleurs.

Tant qu’il y a une chance de convaincre des participants, ne vous retenez pas.
En effet, il y a des participants qui agissent par pur suivisme. Ils n’ont peut-être besoin que d’une intervention tierce pour revenir à la raison. Comme on le dit, « la foule n’a pas de conscience ».  

Quelle serait votre attitude face à une séance de calage programmée ?

Il y a de nombreuses occasions propices pour organiser un calage d’alcool.
Vous avez peut-être appris qu’il aura lieu à la faculté ou chez vos amis.
Ce challenge a également tendance à se tenir sur internet entre plusieurs participants de nationalité différente.
Quoiqu’il en soit, vous devez être proactif, lorsqu’on vous sollicite en qualité de participant ou en votre qualité de spectateur.

Sachez que votre refus de participer de près ou de loin, ne fait pas de vous un lâche.
Bien au contraire, votre attitude permet de casser la dynamique, car ce genre de pratique se nourrit de la force du public et du nombre de spectateurs.

Par ailleurs, lorsque vous êtes pris de court face à une organisation de calage d’alcool, il est recommandé de vous ranger du côté de ceux qui la désapprouvent.
C’est ainsi que votre voix pourra porter.
L’erreur à éviter est de vous isoler. 

Una activité de calage d’alcool va avoir lieu de façon imminente : Que faire ?

Les mêmes conseils précédemment prodigués valent également pour une activité de calage non annoncée mais qui est près de se dérouler.
Là encore ne soyez pas passif.
Faites savoir votre désaccord et porter votre voix. Nonobstant votre intervention, si le calage d’alcool venait à dérailler, vous aurez au moins la conscience tranquille.

Toutefois, lorsque cette activité se déroule dans un débit de boissons, une taverne ou une brasserie, gardez-vous de confronter les serveurs ou les débitants.
En toute circonstance, sachez que vous pouvez appeler la police au 911 à titre préventif.
Il se peut néanmoins que malgré votre opposition, la séance de calage se tienne.
Dans ce cas, lorsque des complications seront constatées, il faudra adopter les gestes utiles.

Calage d’alcool et intoxication : Adoptez le geste qui sauve

Comme expliqué plus tôt, les effets du calage d’alcool sont diversement perceptibles en fonction du taux d’alcoolémie.
Pour les cas les plus critiques, il faudra solliciter l’aide de certaines structures habilitées.

Qui contacter en cas d’intoxication consécutive à un calage d’alcool ?

La description que nous avons faite des effets de la consommation excessive d’alcool devrait vous guider à repérer les cas les plus alarmants : Perte de connaissance, les difficultés respiratoires, les vomissements à répétitions, transpiration excessive etc.
Sans désemparer, appelez immédiatement la police. Vous pourriez également appeler le centre anti poison relevant de votre zone territoriale.

Par ailleurs, le CLSC le plus proche peut être également contacté, mais rassurez-vous dans ce cas qu’il s’agit de ses heures d’ouverture.
Quoi qu’il en soit, avant l’arrivée des services de secours, il y a des gestes utiles qu’il faut adopter pour que le pronostic vital de la victime ne soit pas engagé.

Mettez la victime en Position Latérale de Sécurité (PLS)

La Position Latérale de Sécurité (PLS) consiste à allonger une personne sur le côté et non sur le dos.
Cette position est bénéfique à plus d’un titre, car elle permet de sauver la vie de la victime.

Pourquoi mettre la victime en PLS ?

Dans des circonstances pareilles, une personne positionnée sur le dos aura tendance à avaler ses vomissures ou à s’étouffer.
En effet, en cas d’inconscience profonde, des mécanismes de défense comme la toux ou l’envie de vomir sont inactifs.
Toutefois, il faut retenir que le contenu gastrique peut faire marche arrière. C’est ce qui peut amener la victime à s’étouffer si on ne la met pas en Position Latérale de Sécurité (PLS).

Dans cette position, les voies respiratoires ont plus de liberté et peuvent ainsi servir au rejet de toutes substances comme le vomi ou le sang.

Quelles sont les étapes pour mettre une personne en Position Latérale de Sécurité (PLS) ?

Nous apprendrons à mettre une victime d’un calage d’alcool en PLS en 6 étapes.

1. La première étape est de garantir une bonne oxygénation à la victime en desserrant son col, sa cravate et la ceinture de son pantalon. Veillez également à incliner sa tête vers l’arrière afin de désencombrer les voies respiratoires
2. Après vous être agenouillé près du patient, écartez son bras le plus proche et placez-le de façon à former un angle droit. Veillez toutefois à ce que la paume de la main soit tournée vers le haut.
3. Prenez ensuite, à partir du poignet, le bras opposé et croisez-le devant la poitrine
4. Étendez successivement les jambes de la victime du calage
5. Prenez-la simultanément à l’épaule et à la hanche tout en le tournant vers vous. Veillez à ce que le ventre soit orienté vers le sol et qu’il s’appuie sur votre cuisse
6. Vous devez à présent plier le bras et la jambe supérieurs du patient. Sa tête doit être légèrement inclinée vers l’arrière, tout en gardant la bouche ouverte vers le bas.

Après avoir mis la victime en Position Latérale de Sécurité (PLS), il est recommandé de la couvrir pour prévenir toute baisse de température.
Pour vous assurer que la situation n’a pas empiré, contrôlez l’état de ses fonctions vitales. Vous pourriez, en attendant la venue des secours, mettre régulièrement votre main sur son abdomen pour constater qu’elle respire toujours.

En somme, on ne le dira jamais, la modération a réellement meilleur goût et il y a bien mieux qu’un défi de calage d’alcool à relever.